Définition :
l’acte d’euthanasie est celui de mettre intentionnellement fin à la vie
d’une personne à la demande de celle-ci.
Le 20 décembre 1999, une proposition de loi
relative à l’euthanasie est déposée au Sénat. Après de multiples discussions,
rapports et auditions, le texte est adopté par la Chambre le 28 mai 2002.
L’objectif des auteurs de la loi est de mettre fin aux pratiques
semi-clandestines en assurant une sécurité juridique. Sécurité juridique
d’abord pour le patient qui verra sa demande d’euthanasie respectée, tout en
bénéficiant d’une protection à l’égard des euthanasies non consenties, grâce à
l’établissement de critères précis pour l’intervention du médecin. Sécurité
juridique aussi pour le médecin qui pourra échapper à toute condamnation pénale
s’il pratique l’euthanasie dans les strictes conditions prévues par la loi.
Les auteurs estiment que cette loi garantira mieux la relation de confiance
entre médecin, malade, équipe médicale et proches et qu’elle permettra une
meilleure connaissance de la situation réelle par une évaluation objective des
pratiques.
Vous
trouverez ci-dessous, sur le site officiel du gouvernement belge, le contenu de
la loi du 28 mai 2002 relative à
l’euthanasie : http://www.belgium.be/fr/sante/soins_de_sante/fin_de_vie/euthanasie/
Positions
actuelles du Magistère catholique concernant l'euthanasie
1° "Procéder à
l'euthanasie signifie toujours mettre à mort de façon consciente un être
humain. C'est pourquoi l'acte en question doit être confronté à la norme
séculaire 'Tu ne tueras pas'… Elle est l'expression mûrement réfléchie de la
conscience humaine. L'homme n'a-t-il pas le devoir de respecter la vie de tout
être humain ? L'euthanasie va à l'encontre de ce devoir. Les hommes sont
appelés à vivre les uns avec les autres et à se prêter assistance mutuelle.
Aussi n'est-il pas bon que soit accordé à certains d'entre eux le droit de
décider de la vie et de la mort de leur prochain innocent. (…) Nous contestons
donc le droit de mettre fin aux jours de malades en stade terminal" (L'accompagnement des malades à l'approche de
la mort, par les évêques de Belgique [février 1994], pp. 7 & 8)
2°
"Quels qu'en soient les motifs et les moyens, l'euthanasie directe
consiste à mettre fin à la vie de personnes handicapées, malades ou mourantes.
Elle est moralement irrecevable."
"Ainsi
une action ou une omission qui, de soi ou dans l'intention, donne la mort afin
de supprimer la douleur, constitue un meurtre gravement contraire à la dignité
de la personne humaine et au respect du Dieu vivant, son Créateur. L'erreur de
jugement dans laquelle on peut être tombé de bonne foi, ne change pas la nature
de cet acte meurtrier, toujours à proscrire et à exclure." (Catéchisme de l'Église catholique, 1998², n° 2777).
Deux témoignages
"En tout cas moi, à la place de
Nicole, je demanderais l'euthanasie!" Que veut me dire Monique par ces
quelques mots prononcés sur un ton résolu?
Veut-elle me tester pour savoir mon opinion sur ce qu'autorise désormais
la loi belge: obtenir une piqûre qui provoque rapidement le décès ? Ou est-ce
un appel pour qu'on lui évite des souffrances qu'elle imagine intolérables ?
Serait-ce une critique voilée des options défendues par l'Église officielle ?
Sans doute Monique les connaît-elle aussi bien que moi. Et elle n'attend
sûrement pas que je les lui rappelle, au risque de la crisper plus encore
contre cette institution à laquelle nous prétendons appartenir l'un et l'autre.
Plutôt que de discuter sous le coup de l'émotion, je décide me taire…au moins
provisoirement. Ou, plus positivement, je l'inviterais à nous demander comment soutenir notre amie Nicole et ses
proches dans leur épreuve, soulignant son courage et le dévouement des siens.
Si le climat est propice, peut-être pourrais-je expliquer pourquoi, quant à moi, je ne voudrais pas à
imposer aux soignants et à mes proches une souffrance supplémentaire: celle de
me voir demander et obtenir ma "mise à mort". Mais sait-on jamais
prévoir comment on réagirait dans une situation extrême ? Et j'ajouterais que
je souhaiterais être accompagné et soulagé le mieux possible pour pouvoir vivre
sereinement cette dernière étape de mon existence.
Joseph, pour sa part, a demandé et obtenu
d'être "euthanasié" prochainement. De son lit d'hôpital, il me le
confie calmement, apparemment rassuré, et il me remercie pour ma visite.
Dissimulant mon émotion, je lui demande s'il est satisfait des soins et de
l'attitude de ses proches. Je lui dis percevoir l'importance et, sans doute, la
difficulté de sa décision. J'ajoute que je demande à (notre ?) Dieu de le
fortifier dans les prochaines heures. Si l'ambiance est favorable, je pourrais
lui proposer de prier ensemble ou même d'inviter l'aumônier(e) à le bénir au
seuil du grand passage. S'il souhaite prolonger le dialogue et sans insister,
je l'amènerais à parler des siens et des bons souvenirs qu'il a retenus de son
passé et de notre relation antérieure. Mieux vaut "faire mémoire" que
se fixer sur l'événement à venir. Tout en espérant secrètement qu'il changera
encore d'avis, je le remercie pour sa confiance
et je l'assure de ma persévérante amitié. J'ajoute que, s'il le
souhaite, je ferai mon possible pour soutenir sa famille dans les moments
difficiles qu'elle devra affronter. Je le quitte avec un sourire encourageant
et après lui avoir serré cordialement la main en silence. Dans le couloir, j'ai
le cœur serré… et je demande au Seigneur que, s'il y a faute à Ses yeux, Il
pardonne à mon ami la décision qu'il a cru devoir prendre… en conscience.
Ph.W.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire