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Réponses de soeur Régine du Charlat, soeur auxiliatrice des âmes du Purgatoire

La liturgie des funérailles

Comprendre et construire

L'euthanasie

Repères et réflexions

vendredi 8 novembre 2013

Cultes unis contre l'euthanasie

Photo: Jacques Bihin
Les cultes unis contre l'euthanasie

Alors qu’au Parlement on se penche à nouveau sur un élargissement possible de la loi de 2002 dépénalisant l’euthanasie, nous voulons une fois encore faire entendre notre voix dans ce débat qui concerne toute la société, en tant que citoyens en nous appuyant sur des arguments philosophiques, et en tant que croyants héritiers de nos traditions religieuses respectives.

Nous marquons notre opposition à ces extensions et exprimons notre vive inquiétude face au risque de banalisation croissante d’une réalité aussi grave.

Nous aussi, nous sommes contre la souffrance, tant physique que morale, en particulier celle des enfants, car toute souffrance révolte. Mais proposer que des mineurs puissent décider de leur propre euthanasie est une manière de fausser leur faculté de jugement et dès lors leur liberté.
Proposer que des personnes démentes puissent être euthanasiées est un déni de leur dignité et les livre au jugement, voire à l’arbitraire, des personnes qui prennent cette décision.
Quant au corps médical et au personnel soignant, on fait pression sur eux à pratiquer un acte soi-disant médical.

Au lieu de soutenir la personne souffrante en rassemblant autour d’elle toutes les personnes et les forces qui l’entourent, on risque précisément de diviser ces forces et dès lors d’isoler cette personne souffrante, de la culpabiliser et de la condamner à la mort.
Le consentement prévu par la loi tend à devenir de plus en plus une réalité sans consistance. La liberté de conscience des personnes concernées risque de ne pas être sauvegardée.
L’euthanasie des personnes fragiles, enfants ou personnes démentes, est une contradiction radicale de leur condition d’êtres humains.

Nous ne pouvons dès lors entrer dans une logique qui conduit à détruire les fondements de la société.

Pasteur Steven Fuite, président de l’Église Protestante Unie de Belgique
Rabbin Albert Guigui, Grand Rabbin de Bruxelles
Chanoine Robert Innes, président du Comité Central de l’Église Anglicane en Belgique
Monseigneur André-Joseph Léonard, président de la Conférence Épiscopale de Belgique
Monsieur Geert Lorein, président du Synode Fédéral des Églises Protestantes et Évangéliques de Belgique
Métropolite Panteleimon Kontogiannis, Exarque du Patriarcat Œcuménique de Constantinople (Église Orthodoxe)
Monsieur Semsettin Ugurlu, président de l’Exécutif des Musulmans de Belgique
2013 11 04

Lire aussi l'article paru dans La Libre Belgique de ce vendredi 8 novembre 2013 : cliquer ici

mercredi 30 octobre 2013

Une présence qui ouvre à la joie

De la violence qui surgit suite la mort d'un conjoint, on garde toujours des traces, des blessures. Et parfois, le sentiment d'une présence qui continue d'accompagner, de soutenir, les membres d'une famille meurtrie. Et il arrive que, le temps aidant, la blessure se panse peu à peu. Monique nous partage ici son expérience.

Plus d'infos sur : http://www.villeavivre.be
 

lundi 28 octobre 2013

Le deuil, parlons-en: "J'ai peine de votre peine"

Le deuil, parlons-en: "J'ai peine de votre peine"

En ces termes, saint Vincent de Paul soulignait l'empathie que chacun peut avoir pour ceux qui souffrent de la perte d'un proche...

Un article est paru dans les cahiers locaux de novembre du Journal Dimanche (2013).


Télécharger l'article ici

mercredi 23 octobre 2013

Action Toussaint 2020

lundi 21 octobre 2013

Faire vivre par-delà

Le départ d'un parent, d'une grand-mère, d'un vieil oncle, est toujours violent. Lorsqu'advient une mort accidentelle, le film d'une vie s'offre à nous. Qu'allons-nous retenir de lui ? Que vais-je continuer à vivre en sa mémoire ? Marie nous livre la manière dont elle a traversé le deuil.

Plus d'infos sur : http://www.villeavivre.be

vendredi 11 octobre 2013

Dédée, continuer à avancer

Pendant de bien nombreuses années, Dédée a accompagné son mari Jean-Marie. Elle a vécu son départ au rythme du sablier qui s'écoule, jusqu'à ce qu'Alzheimer pose définitivement son jugement. Jusqu'à son dernier souffle, Dédée a senti l'amour de Jean-Marie pour elle. Plus d'infos sur : http://www.villeavivre.be

lundi 16 septembre 2013

Etre aux côtés des personnes en deuil: une source de vie


Etre aux côtés des personnes en deuil : 

une source de vie
 

Jeudi 17 octobre de 9h30 à 12h
 

Centre pastoral de Bruxelles  rue de la Linière 14  1060  Bruxelles
  


Lancement d'une formation à l'accompagnement et à la célébration du deuil et des funérailles

pour des personnes explicitement mandatées par leur responsable d'U.P



lundi 2 septembre 2013

La veuve, de Guillaume Charlier

Ma petite maman,

Je te vois si frêle, si fragile. La maladie, comme un lourd manteau, a recouvert ton corps affaibli. Te voilà près de la fin de ta vie. Je t’enlace, je caresse ton doux visage un peu creusé, tes mains noueuses. « Nos vieux parents sont comme nos bébés » dit la tradition africaine et c’est vrai. Je chante doucement à ton oreille, je te berce, je te câline. Tu es si faible. Et en même temps, je sens cette force, cette énergie en toi, cette vitalité que tu me transmets puisqu’il me faudra bientôt continuer à vivre mais sans toi à mes côtés. Pars en confiance, petite maman : au-delà du chagrin, ton amour continue à éclairer mon cœur.   

 Merci, Maman

Guillaume Charlier, Vieille femme de Blankenberge, Musée Charlier, Saint-Josse-ten-Noode © Musée Charlier


Guillaume Charlier (Ixelles, 1854 – Saint-Josse-ten-Noode 1925) est un sculpteur réaliste. Issu d’un milieu modeste, il est découvert par le mécène Henri Van Cutsem qui le prend sous son aile et lui permet de déployer sa créativité. Assuré d’une vie bourgeoise paisible, Charlier n’oubliera cependant jamais les pauvres, les humbles, les travailleurs dont il se sent proche. Grand portraitiste, il les représentera avec infiniment de douceur et d’empathie, telle cette aïeule. 

Les soucis quotidiens paraissent peser sur ses frêles épaules, tels les pans de son lourd manteau drapé. Un fichu retient ses cheveux et fait ressortir son petit visage marqué par les années. Pourtant cette vieille femme dégage à la fois beaucoup de sérénité et une immense force : ce corps si fragile semble s’extirper de la matière. Le sculpteur n’a pas hésité à lui offrir le marbre de Carrare, matériau noble d’habitude réservé aux grands personnages. Cette pureté, cette richesse, elle aussi y a droit. 

A sa mort, Charlier lègue son hôtel de maître sis au 16 de l’avenue des Arts et sa riche collection de peintures, sculptures, mobilier et arts décoratifs à la commune de Saint-Josse-ten-Noode pour que ce lieu intimiste et chaleureux devienne un musée public.  

jeudi 25 juillet 2013

Le sens des funérailles chrétiennes


Les quatre dimensions des funérailles chrétiennes
Les funérailles chrétiennes présentent quatre dimensions, quatre orientations :
Photo : Anne Van Bellingen
  • tout d’abord, elles se situent dans la préoccupation pastorale qui concerne celles et ceux qui sont dans l’épreuve, ou traversent le malheur. Lors de ses funérailles, le défunt est entouré par la prière des fidèles, car l’Église souhaite accompagner dans son passage la personne décédée ;
  • ensuite, les funérailles sont l’occasion de rendre grâce à Dieu pour tout ce que le défunt a vécu, ce qu’il a représenté pour les autres, dans ses relations d’amitié, dans ses actes de confiance. En même temps, nous demandons aussi à Dieu le pardon de ses éventuels manquements ou péchés ;
  • les funérailles sont encore une manière d’accompagner les proches qui sont dans la tristesse à cause du vide laissé par le défunt. Nous ne voulons pas les laisser seuls dans le deuil ; par la célébration nous souhaitons porter le défunt avec eux, et dans la ligne de l’espérance que Dieu nous offre, être source de consolation en manifestant notre proximité, par-delà les mots ;
  • enfin, la célébration chrétienne des funérailles exprime la foi en la résurrection. À la lumière de la résurrection du Christ, la mort est pour nous un ‘passage’, en Lui, vers une vie nouvelle, éternelle !
Cette célébration reprend le passé du défunt, témoigne au présent de notre communion avec ceux qui sont en deuil, et ouvre sur une résurrection à venir. Elle rassemble les quatre dimensions citées ci-dessus. Les prêtres doivent accorder une importance particulière au contact avec les familles, car pour rendre grâce à Dieu, il faut aussi chercher à connaître la personne décédée.

mardi 16 juillet 2013

Le cri

Moi si j'ai rompu le silence

C'est pour éviter l'asphyxie

Oui je suis un cri de défense

Un cri qu'on pousse à la folie

Je ne suis qu'un cri
(…)
Je suis la détresse infinie

Je ne suis qu'un cri*

Florilège des œuvres de Myriam Kahn (1942), sculpteur dont la terre est le matériau privilégié pour retrouver un langage populaire simple et sobre. Elle puise son inspiration dans ce que les gestes du quotidien recèlent d’humanité afin de dénoncer les injustices et relayer l’espérance.
http://users.skynet.be/kahn-sculpture

* Extrait de Je ne suis qu’un cri de Jean Ferrat (http://www.paroles-musique.com/paroles-Jean_Ferrat-Je_Ne_Suis_Quun_Cri-lyrics,p10379)

jeudi 27 juin 2013

A un qui va bientôt mourir


Walt Whitman (1819-1892) est un géant de la poésie américaine. 

C’est peut-être parce qu’il ne domine pas son sujet, qu’il sera toujours un géant. Le voici presque petit, prenant dans ses bras un mourant, osant dire ce que personne ne dit (mais pense souvent) : l’aspect excrémentiel de la mort. Osant dire surtout cette espèce de fierté qui saisit ceux qui accompagnent le dernier souffle d’un être aimé : « Bravo, je te félicite ». Il n’y a là aucun cynisme. Simplement, comme quand on tourne la dernière page d’un grand livre : la triste beauté de la fin. « Il est dans la nature troublée du bonheur d’être triste », écrivait René Char. « Entre tes mains je remets mon esprit », a dit, pour sa part, le plus grand poète de tous les temps, au moment d’expirer (Luc 23,46).

A un qui va bientôt mourir  -  Walt Whitman

Entre tous les autres je te choisis, car j’ai un message pour toi,
Tu vas mourir – que d’autres te disent ce qu’ils veulent, je ne peux mentir,
Je suis juste et impitoyable, mais je t’aime – tu ne peux pas y échapper.
Doucement je pose ma main droite sur toi, tu la sens à peine,
Je ne discute pas, je penche la tête tout près et la cache à moitié,
Je suis assis tout contre, silencieux, je reste fidèle,
Je suis plus que garde-malade, plus que parent ou voisin.
Je t’absous de tout sauf de toi-même, spirituel corporellement,
donc éternel, et toi-même sûrement tu en réchapperas,
Le cadavre que tu laisses ne sera qu’excrémentiel.
Le soleil perce en directions imprévues,
De fortes pensées t’emplissent, et la confiance, tu souris,
Tu oublies que tu es malade, comme j’oublie que tu es malade,
Tu ne vois pas les médicaments, tu ne remarques pas les amis
qui pleurent, je suis avec toi,
J’écarte les autres de toi, il n’y a pas lieu de compatir,
Je ne compatis pas, je te félicite.

Un temps pour le deuil


Un temps pour le deuil
de Karen Katafiasz - Ed. du Cerf - Traduction: Michel Bigot et Anthony Guinvarc'h


Peu d'évènements affectent la vie aussi fort que la disparition d'un être cher. Doit-on "rester occupés, de ne pas s'installer dans le deuil, ne pas se laisser aller.....?"
Des étapes sont nécessaires pour s'en sortir. La guérison, profonde, t'arrive bien un jour, et te métamorphose. Un temps pour le deuil offre cette promesse et montre le chemin.

Une parole pour chaque jour - Un dessin pour chaque jour. De quoi marcher ensemble, adulte et enfant, vers la sérénité et l'apaisement.

Librairies :
CDD Arlon 063 21 86 11
CDD Namur 081 24 08 20 www.librairiescdd.be
 
Siloé Liège 04 223 20 55 www.siloe-liege.be
 
UOPC Bruxelles  02 663 00 42 www.uopc.be

vendredi 21 juin 2013

Préserver le lien social....jusqu'au bout


La Belgique a dépénalisé l'euthanasie le 28 mai 2012. Depuis son application, les propositions visant à élargir le cadre de la loi aux personnes démentes et aux mineurs d'âge, sont en discussion au Parlement. En réaction à ce projet de loi, la Conférence épiscopale belge veut interpeller le législateur face au risque de banalisation croissante de l'euthanasie.
Télécharger la déclaration des Evêques

Un très bon 'Dossier' a été publié dans le Dimanche Express n°11 du 24 mars 2013: 'Euthanasie: l'Eglise rappelle son refus - Préserver le lien social....jusqu'au bout.'
Vous pouvez y accéder via le lien ci-dessous.
https://docs.google.com/file/d/0B3T66Lc0H0f4VHNBb0h1ZktwV2M/edit?usp=sharing

Voir aussi l'article : L'euthanasie, et son élargissement?
Pastoralia juin 2013

Aide-moi, je souffre trop!

L’euthanasie en discussion



Dans un livre paru aux éditions Licap, Olivier Bonnewijn propose des pistes concrètes et pleines d’humanité : une approche nourrie par la tradition catholique qui se trouve en grande consonance avec les traditions juive et musulmane

Bruxelles, le …. mai 2013. Un parent, un conjoint, un jeune, un ami, un collègue, un patient demande à être euthanasié. Comment accueillir et interpréter un tel désir ? Que dire, que répondre ? Dans un petit ouvrage publié aux éditions Licap, Olivier Bonnewijn aborde la question à travers quatre situations concrètes émanant d’une conférence tenue en juin 2012 au Sénat et qui avait pour thème : « Regards sur l’euthanasie dans les diverses religions et conceptions philosophiques ». Certains cas étaient réels, certains autres en partie construits, mais tous reflétaient d’une certaine façon des propositions visant à élargir la loi belge sur la dépénalisation de l’euthanasie.

Dans cet ouvrage, intitulé « Aide-moi, je souffre trop ! », le chanoine Olivier Bonnewijn reprend quelques éléments fondamentaux du discernement catholique. Revendiquant une approche philosophique, éthique et pratique, l’auteur a choisi de s’appuyer sur les données accessibles à la simple raison. En même temps, désireux d’éviter les réponses toutes faites, Olivier Bonnewijn propose des pistes concrètes et pleines d’humanité. Nourrie par la tradition catholique, sa position se trouve en grande consonance avec les traditions juive et musulmane. L’auteur réussit à mettre en lumière un humanisme concret, à vocation universelle, dont le christianisme est pétri.

On trouvera en fin de volume également un texte éclairant, publié au mois de mars 2013 par les évêques de Belgique intitulé « Peut-on euthanasier le lien social ? ». L’épiscopat belge n’y cache pas ses craintes face à une éventuelle dépénalisation de l’euthanasie. La conférence épiscopale souligne vouloir ainsi honorer tant la démocratie que la dignité humaine. « Nous voulons rappeler le lien de chair et de sang qui, en reliant tous les êtres humains les uns aux autres, les invite à écarter toute violence, voire toute forme de pression, dans leurs rapports mutuels. Nous pensons que notre démocratie est mieux servie lorsqu’elle reconnaît à quel point le lien social est infiniment plus profond que le fragile consentement à l’euthanasie », concluent les évêques de Belgique.

Olivier Bonnewijn est prêtre de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles et membre de la communauté de l’Emmanuel. Vicaire épiscopal à la formation, il enseigne la théologie et la philosophie à la faculté jésuite de Bruxelles (IET). Il a publié plusieurs ouvrages d’éthique et de littérature pour enfants.


Aide-moi, je souffre trop!
L’euthanasie en discussion
Olivier Bonnewijn
Editions Licap, 2013.







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lundi 3 juin 2013

 
 Nous voilà tous les trois, moi, Pierre et Anne. Un jour, quelque chose est arrivé à Papa et à maman, et nous nous sommes retrouvés seuls.
Depuis ce jour.....

Un très beau livre écrit par Colette Nys-Mazure (illustrations : Estelle Meens) aux Ed. Mijade.


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samedi 1 juin 2013

La méduse

Wassily Kandinsky, Plusieurs Cercles (Einige Kreise), Musée Guggenheim New York
La méduse

Tout s’est passé sans ma volonté et pourtant je l’ai vécu. Maintenant, je ne me rends pas compte du temps qui passe et j’ai l’impression d’oublier mais dès que je soulève la couverture poussiéreuse de la vie, voici les souvenirs clairs et nets qui s’attachent à mon corps comme des méduses. C’est cela la mort : une méduse toujours vivante, toujours prête à s’attacher à toi, à nouveau, avec toute son angoisse et sa souffrance.
Et ainsi le temps passe. Inexorable. Depuis que ma mère est partie, je ne sais même pas comment j’ai fait. La seule pensée de son absence me blesse et me fait saigner. Je suis désormais une blessure déguisée de santé parce que depuis le premier moment où je l’ai vue, sans forces, dans ce lit d’hôpital, c’est comme si un pilote automatique s’était allumé en moi. C’est comme cela, il n’y a pas d’autres explications. Chacun de nous a un pilote automatique qui s’allume quand la vie devient
insoutenable, quand les forces nous abandonnent et qu’on ne sait plus par où aller.

Mon pilote automatique m’a poussée jusqu’ici, trois ans après ta mort, et parfois, il prend encore le volant pendant ces jours gris où je n’arrive pas à démarrer, quand la pensée de ton absence est un poids sur ma tête, le vide des mots un silence assourdissant. Et tu me manques profondément, tellement au fond de moi-même que je peux à peine raconter, trouver les mots. C’est à ce moment-là, exactement, avant de m’évanouir, que mon pilote automatique arrive ! Il est si fort ! Il sait
toujours quoi faire !! Il me rappelle ce qui est plus urgent et ce qui l’est moins, c’est lui qui m’a fait étudier à l’hôpital pendant que tu étais dans le coma, c’est lui qui m’a poussé à revenir à Bruxelles après ta mort, à faire 2000 km pour prendre en main ma vie, à chercher un stage, puis un travail, puis un autre. Nouveaux amis, nouveaux collègues, nouvelles aventures. Tout avait un gout nouveau et simple car le pire était déjà passé : je t’avais perdue.


Perdre sa mère est un peu perdre une partie de soi-même. La mère représente ton origine, ton soutien, ton futur. Pour une femme, elle est l’image de ce que tu pourrais devenir : tu peux t’identifier, tu peux t’éloigner, tu peux la refuser. Ce n’est que quand elle n’est plus là que tu te rends compte qu’à partir de ce moment, tu ne pourras compter que sur toi-même pour avancer. Mais la nature a pensé à tout, elle nous a équipés d’un pilote automatique pour les moments difficiles. Il suffit de ne pas tricher, de ne pas faire semblant que tout aille bien mais simplement d’accepter que ce que tu es en train de vivre est bien pire que ce que tu n’aurais pu imaginer. Et le pilote automatique s’allume, il te fait comprendre ce qui est important, il t’oriente, il donne un sens à ta vie - désormais le bien le plus important entre tes mains.

Non, ce n’est pas vrai que je suis plus forte, comme certains le disent. Tout simplement, je me laisse conduire par mon pilote automatique car il sait où aller. Je ne le connaissais pas avant ta mort parce que tu étais à mes cotés, qu’on pouvait parler, que tu pouvais me conseiller. Peut-être maintenant est-ce toi qui allumes mon pilote automatique quand il faut et ainsi je ne me perds pas.

Merci, maman.

Cristina Santomauro

(En écoutant Richard Bona M'Bemba Mama  -  http://www.youtube.com/watch?v=2gFAurGgYH8


Chère amie,

J’ai été frappée par ton témoignage, plein d'images très fortes comme celle de la méduse et du pilote automatique. J'ai connu ça moi aussi. C'est très difficile, comme tu l'as dit à plusieurs reprises, de parler de ce passage de ta vie car les émotions éprouvées étaient indicibles. Les images t'ont aidée à exprimer ce vécu.

Moi, à travers la lecture de ton texte, j’ai vu plein de couleurs et la musique de l'œuvre abstraite de Wassily Kandinsky Plusieurs Cercles.
Les couleurs et les formes expriment nos émotions quand on ne sait pas les dire, elles savent faire vibrer notre âme.  « La couleur est la touche, l’œil, le marteau, l’âme, le piano, l’artiste est la main qui, par le bon choix des touches, met l’âme du spectateur en vibration»[1]. Ainsi parlait Kandinsky dans son livre Du spirituel dans l'art, où il expliquait sa démarche artistique et sa théorie des couleurs.

Alors moi, j'ai vu ton âme profonde, pleine d'énergie, qui, face à la mort d’une mère, se révèle en découvrant une force intérieure, profonde, légère et mystérieuse à laquelle s'abandonner. Les couleurs peuvent peut-être mieux exprimer cette sensation que j'ai perçue.
Dans le tableau de l'artiste russe, on retrouve une grande sphère bleue dominante sur laquelle est superposée une sphère noire, plus petite. Tout autour, comme dans une éclipse de soleil, se déploient des rayons flous blanc et bleu ciel qui semblent influencer et aussi faire bouger l'atmosphère sombre qui remplit le cosmos, c'est à dire l'espace du tableau. Une atmosphère lourde, marron (couleur qui représente la dureté) dotée d’un son intérieur très puissant.

Pour Kandinsky, le bleu a une forte vocation de profondeur et d'intimité. Il rappelle l'idée d'infini, la nostalgie du surnaturel. Cela, c'est l'âme humaine, c'est ton cri adressé à ta maman «  tu me manques [...] tellement au fond de moi-même». Le noir, par contre, est nul, sans possibilité, l'immobilité, comme quelque chose qui s'est éteint, comme le silence du corps après la mort. Là, je perçois ton expérience de la mort (« je t’avais perdue ») face à laquelle tu « peux à peine raconter, trouver les mots » : « le vide des paroles est un silence assourdissant.». Et cette douleur imprègne aussi l'atmosphère qui se transforme en méduse et enveloppe les bulles colorées. Mais tout autour du bleu, il y a des rayons blancs, de l'énergie toujours jeune, pleine de possibilités, les mêmes qui se déploient en toi. C'est peut-être cette énergie qui fait toujours démarrer ton pilote automatique !

Les autres sphères, qui semblent toutes arriver et s'éloigner confusément du cercle bleu-noir-blanc dominant, suivent leur rythme, comme des bulles de savon dans l'air. Elles sont de plusieurs couleurs : plus terrestres, expansives, superficielles et folles (comme le jaune), plus fortes, dynamiques et énergiques (le rouge), plus jeunes, joyeuses, innocentes, corporelles et pures (le rose), plus calmes et pleines, accomplies (le vert), plus immobiles et cachant une espérance secrète (le gris clair),plus distantes (le bleu ciel), plus tristes et malades (le violet) ou plus fortes et en santé (l'orange).

Ceci, c'est la musique de la vie ! C'est ta musique : avoir étudié à l’hôpital, avoir repris ta vie à Bruxelles, avoir fait des nouvelles rencontres... Et tout ça avec un parfum et un goût de simplicité. La même simplicité de ces bulles de savon qui dansent dans l'air, dans ce souffle qui les guide. Alors, voilà, bravo au pilote automatique, « si forte ! ». Un pilote qui a même une musique parce qu’en regardant le tableau et ses cercles, il me semble bien entendre des notes, des instruments, des pauses, un rythme...

Nous sommes bien conscients du noir vécu et des « méduses » de notre vie, mais aussi du fait que nous avons notre musique à suivre, la juste profondeur qui peut nous donner du sens et à partir de là, de nouvelles possibilités de vie peuvent naitre pour notre existence. « Il suffit de ne pas tricher, de ne pas faire semblant que tout aille bien mais simplement d’accepter que ce que tu es en train de vivre est bien pire que ce que tu n’aurais pu imaginer. Et le pilote automatique s’allume, il te fait comprendre ce qui est important, il t’oriente, il donne un sens à ta vie - désormais le bien le plus important entre tes mains

Bien amicalement,
Monica Fasan.




L'ensemble des éléments présents sur les pages de ce blog est conforme aux droits de la propriété intellectuelle. Si, malgré tous nos efforts, certains auteurs ou ayants-droit n'ont pu être identifiés, ces personnes sont invitées à se manifester auprès des services du Vicariat de Bruxelles.
deuiletesperance@gmail.com


[1]    Wassily Kandinsky, Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier, éd. Gallimard, coll. « Folio Essais », 1989

samedi 11 mai 2013

Nés vulnérables. Petites leçons de fin de vie


Nés vulnérables. Petites leçons de fin de vie.

Que vivons-nous durant ce temps d’avant la mort, lorsque la maladie mortelle fait son œuvre et gagne du terrain ? Que faisons-nous à écouter, à être témoin de l’avancée de la maladie, de la souffrance, de la douleur, de la mort de l’autre ? Qu’est-ce qui fait que nous continuons quand le « à quoi bon ?» se fait obsédant ?

A partir de son expérience de psychologue dans un service de soins palliatifs, l'auteure tente     de  dire ce qui met à mal.

Ce temps de fin de vie n'est pas un temps de vaine attente. Beaucoup de choses se vivent ou remontent à la surface, des parts en soi jamais entendues qui cherchent un lieu pour se déposer et se transformer. Face à la maladie qui s’impose et plonge dans le chaos, savoir que l'on n'est pas seul, faire l'expérience d'être porté comme à notre origine, peut réveiller « l'enfant rieur » qui sommeille en nous et nous mettre en contact avec des forces insoupçonnées, profondes, qui nous portent vers la vie et nous donnent la force de supporter l'insupportable. 

Agnès Bressolette est psychologue, psychothérapeute et participante à l'Ecole Belge de Psychanalyse. Après avoir accompagné des couples et des adultes dans un centre de consultations avec une équipe pendant plusieurs années, elle travaille actuellement dans un service de soins palliatifs à Bruxelles et pour des consultations en privé. 
 
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lundi 15 avril 2013

On va où quand on est mort?

On va où quand on est mort?
Texte de Martine Hennuy et Sophie Buyse - Ed. Alice Jeunesse - Illustrations de Lisbeth Renardy.



Aujourd'hui, en classe, on a parlé de la mort et je n'ai pas pleuré. L'institutrice nous a demandé: "On va où quand on est mort?". "Dans la terre" à dit Jordan. "Au paradis", a dit Camille. Une chose est sûre: avec Madame, on a compris qu'il y a "la mort" et "les morts'. On n'aime pas la mort car elle nous fait trop souffrir. Mais on aime toujours les morts parce qu'ils nous accompagnent dans notre vie, au plus profond de notre cœur.

Chacun vit son deuil à sa façon, mais parler de la mort aide à en avoir moins peur.

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jeudi 21 mars 2013

Au revoir Blaireau

Au revoir Blaireau
de Susan Varley - Ed. Gallimard - Traduction: Marie-Raymond Farré

Un livre splendide et bien connu de beaucoup, sur la mort de Blaireau. Ses amis : Renard, Taupe, Lapin sont tristes et très affectés par le départ de Blaireau, et cependant: que de souvenirs, que de vie Blaireau a-t-il laissés derrière lui!


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vendredi 8 février 2013

Pour dire Merci et Au revoir...

Pour dire Merci et au revoir...

Les textes et autres documents qui ont été rassemblés ici par l'équipe de Pastorale scolaire diocésaine l’ont été sous le coup de plusieurs émotions fortes.

Chaque fois que la mort frappe à la porte des écoles, nous vivons cela d’abord comme un contresens. L’école, en effet, accueille des enfants et des jeunes en croissance. Quand la mort, par accident, par suicide, par maladie endeuille une communauté scolaire, toute cette communauté se sent à la fois trahie et étrangement unie. La croissance est-elle à jamais contredite ?

Le plus souvent, au contraire, le traumatisme qui accompagne le décès d’un professeur, d’un élève ou d’un être proche de la communauté éducative permet à cette communauté de saisir, par le travail du deuil, qu’elle existe vraiment, que la croissance continue, malgré cette déflagration.

Tous les membres de notre Pastorale scolaire diocésaine ont connu des deuils à l’école. Cela seul nous autorise à vous offrir un répertoire où votre chagrin trouvera peu ou prou à s’exprimer, voire à s’éponger. Mise en ligne, cette petite anthologie vous permettra aussi d’augmenter, par le partage des documents que vous apporterez, les sensibilités diverses qui sont les vôtres.

Nous n’avons rien voulu faire d’autre que de servir au mieux la vie dans les écoles (et même, qui sait en dehors d’elles?). Si nous croyons à la vie, nous accueillons la mort et son passage toujours rude et souffrant vers un au-delà que nul ne peut imaginer.

L’équipe de Pastorale scolaire diocésaine pour l’enseignement secondaire (Malines-Bruxelles).

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lundi 28 janvier 2013

Veillée dans la famille en deuil jusqu'à l'inhumation

Veillée dans la famille en deuil jusqu’à l’inhumation


Photo ayaas.net
Dès l’annonce du décès, le deuil commence. C’est le moment où jamais qu’apparait le caractère social du deuil. La famille éprouvée se prépare à recevoir le soutient des parents, amis et connaissances. Il faut pour cela un cadre pour accueillir les visites de consolation et de soutien moral en attendant l’inhumation. Les visites ou la veillée ont lieu soit à une résidence indiquée par la famille soit dans une salle prise en location.

Afin d’éviter les charges à payer pour la salle ou pour la famille qui reçoit, la veillée est souvent programmée un ou 3 jours avant l’inhumation. Avant cette veillée, les visites ponctuelles ne sont pas interdites. C’est souvent à ce moment là que la famille a besoin d’un soutien et d’accompagnement moral et spirituel pour accepter et vivre l’événement dans la foi et la sérénité. 


Célébration de retrait de deuil ou le 40ème jour

Célébration de retrait de deuil ou le 40è jour

Photo ayaas.net
Une fois l’inhumation terminée, rien n’est encore fait. Il faut  le retrait de deuil c’est-à-dire « faire son deuil ». Le contraire conduit à des conséquences sociales et psychologiques pas intéressantes. Pour « faire son deuil »,  on a recourt très souvent à la célébration eucharistique suivie d’un verre ou un repas de convivialité. Cette célébration peut avoir lieu le jour même de l’inhumation ou longtemps après. Quand le retrait de deuil a lieu plus tard, il est organisé soit symboliquement le 40è jour soit à la date du premier anniversaire de décès ou  à une autre date circonstancielle déterminée par la famille. Elle peut aussi se limiter aux  intentions  pendant les célébrations eucharistiques.

Célébrer le « retrait de deuil » est un moment festif. Il n’est plus question de jaser les douleurs qui ont entourée la mort de la personne mais c’est  l’occasion de célébrer la vie, les meilleurs souvenirs du défunt et aussi occasion de remercier toutes les personnes qui ont assisté la famille  pendant les funérailles. C’est aussi le moment pour certaines personnes de se joindre à la famille parce que, en son temps, elles n’ont pas pu, offrir à la personne ou famille endeuillée leur compassion. « Etre aux côtés de ceux qui n’ont plus de mots, offrir notre oreille et notre cœur à leur désespérance, n’est-ce pas là le premier pas d’une authentique évangélisation ? » (Paul-Emmanuel Biron, Pastoralia n°9/nov. 2012 p.275)

Célébrer les funérailles pour les africains en Belgique



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L’organisation liée aux célébrations des funérailles doit tenir compte de quelques paramètres : le lieu du décès, les valeurs et les habitudes traditionnelles à chaque pays ou cultures et les exigences d’où est issu le défunt ou la défunte  sans omettre  les formalités d’usages  en Belgique.


 Le décès en Belgique :
-    inhumation en Belgique
-    inhumation dans le pays d’origine 
Dans l’un ou l’autre cas, la célébration des funérailles peut se faire en présence  ou  en absence du corps du défunt. Ce dernier aspect influe considérablement dans la façon d’organiser la célébration. C’est l’occasion pour les organisateurs d’y mettre la couleur du pays d’origine dans la célébration par des gestes, des symboles et des paroles et des chants. 
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Le décès dans le pays d’origine
-    Célébration des funérailles au jour de l’inhumation : 
     En signe de communion avec toute la famille qui vit le deuil au pays, nombreux sont ceux qui souhaitent que, le jour même d’inhumation, une célébration eucharistique soit organisée ici en Belgique en mémoire du défunt.
-    Célébration des funérailles le week end qui suit l’inhumation ou un autre jour possible : Il est souvent difficile d’être entouré des amis et connaissances en semaine, la famille endeuillée peut organiser la célébration le week end qui suit l’inhumation et un autre jour  afin d’avoir un maximum des personnes.

Dans l’un ou l’autre cas, la célébration se termine par un verre ou un repas selon les organisateurs.  Ceux-ci prennent le soin d’annoncer  immédiatement la célébration « du retrait de deuil » ou le 40è jour au cas où il n’a pas lieu le jour même de l’inhumation.

     Cet article fait partie du dossier 'Le deuil et la communauté africaine'. Voir    également: