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jeudi 27 juin 2013

A un qui va bientôt mourir


Walt Whitman (1819-1892) est un géant de la poésie américaine. 

C’est peut-être parce qu’il ne domine pas son sujet, qu’il sera toujours un géant. Le voici presque petit, prenant dans ses bras un mourant, osant dire ce que personne ne dit (mais pense souvent) : l’aspect excrémentiel de la mort. Osant dire surtout cette espèce de fierté qui saisit ceux qui accompagnent le dernier souffle d’un être aimé : « Bravo, je te félicite ». Il n’y a là aucun cynisme. Simplement, comme quand on tourne la dernière page d’un grand livre : la triste beauté de la fin. « Il est dans la nature troublée du bonheur d’être triste », écrivait René Char. « Entre tes mains je remets mon esprit », a dit, pour sa part, le plus grand poète de tous les temps, au moment d’expirer (Luc 23,46).

A un qui va bientôt mourir  -  Walt Whitman

Entre tous les autres je te choisis, car j’ai un message pour toi,
Tu vas mourir – que d’autres te disent ce qu’ils veulent, je ne peux mentir,
Je suis juste et impitoyable, mais je t’aime – tu ne peux pas y échapper.
Doucement je pose ma main droite sur toi, tu la sens à peine,
Je ne discute pas, je penche la tête tout près et la cache à moitié,
Je suis assis tout contre, silencieux, je reste fidèle,
Je suis plus que garde-malade, plus que parent ou voisin.
Je t’absous de tout sauf de toi-même, spirituel corporellement,
donc éternel, et toi-même sûrement tu en réchapperas,
Le cadavre que tu laisses ne sera qu’excrémentiel.
Le soleil perce en directions imprévues,
De fortes pensées t’emplissent, et la confiance, tu souris,
Tu oublies que tu es malade, comme j’oublie que tu es malade,
Tu ne vois pas les médicaments, tu ne remarques pas les amis
qui pleurent, je suis avec toi,
J’écarte les autres de toi, il n’y a pas lieu de compatir,
Je ne compatis pas, je te félicite.

Un temps pour le deuil


Un temps pour le deuil
de Karen Katafiasz - Ed. du Cerf - Traduction: Michel Bigot et Anthony Guinvarc'h


Peu d'évènements affectent la vie aussi fort que la disparition d'un être cher. Doit-on "rester occupés, de ne pas s'installer dans le deuil, ne pas se laisser aller.....?"
Des étapes sont nécessaires pour s'en sortir. La guérison, profonde, t'arrive bien un jour, et te métamorphose. Un temps pour le deuil offre cette promesse et montre le chemin.

Une parole pour chaque jour - Un dessin pour chaque jour. De quoi marcher ensemble, adulte et enfant, vers la sérénité et l'apaisement.

Librairies :
CDD Arlon 063 21 86 11
CDD Namur 081 24 08 20 www.librairiescdd.be
 
Siloé Liège 04 223 20 55 www.siloe-liege.be
 
UOPC Bruxelles  02 663 00 42 www.uopc.be

vendredi 21 juin 2013

Préserver le lien social....jusqu'au bout


La Belgique a dépénalisé l'euthanasie le 28 mai 2012. Depuis son application, les propositions visant à élargir le cadre de la loi aux personnes démentes et aux mineurs d'âge, sont en discussion au Parlement. En réaction à ce projet de loi, la Conférence épiscopale belge veut interpeller le législateur face au risque de banalisation croissante de l'euthanasie.
Télécharger la déclaration des Evêques

Un très bon 'Dossier' a été publié dans le Dimanche Express n°11 du 24 mars 2013: 'Euthanasie: l'Eglise rappelle son refus - Préserver le lien social....jusqu'au bout.'
Vous pouvez y accéder via le lien ci-dessous.
https://docs.google.com/file/d/0B3T66Lc0H0f4VHNBb0h1ZktwV2M/edit?usp=sharing

Voir aussi l'article : L'euthanasie, et son élargissement?
Pastoralia juin 2013

Aide-moi, je souffre trop!

L’euthanasie en discussion



Dans un livre paru aux éditions Licap, Olivier Bonnewijn propose des pistes concrètes et pleines d’humanité : une approche nourrie par la tradition catholique qui se trouve en grande consonance avec les traditions juive et musulmane

Bruxelles, le …. mai 2013. Un parent, un conjoint, un jeune, un ami, un collègue, un patient demande à être euthanasié. Comment accueillir et interpréter un tel désir ? Que dire, que répondre ? Dans un petit ouvrage publié aux éditions Licap, Olivier Bonnewijn aborde la question à travers quatre situations concrètes émanant d’une conférence tenue en juin 2012 au Sénat et qui avait pour thème : « Regards sur l’euthanasie dans les diverses religions et conceptions philosophiques ». Certains cas étaient réels, certains autres en partie construits, mais tous reflétaient d’une certaine façon des propositions visant à élargir la loi belge sur la dépénalisation de l’euthanasie.

Dans cet ouvrage, intitulé « Aide-moi, je souffre trop ! », le chanoine Olivier Bonnewijn reprend quelques éléments fondamentaux du discernement catholique. Revendiquant une approche philosophique, éthique et pratique, l’auteur a choisi de s’appuyer sur les données accessibles à la simple raison. En même temps, désireux d’éviter les réponses toutes faites, Olivier Bonnewijn propose des pistes concrètes et pleines d’humanité. Nourrie par la tradition catholique, sa position se trouve en grande consonance avec les traditions juive et musulmane. L’auteur réussit à mettre en lumière un humanisme concret, à vocation universelle, dont le christianisme est pétri.

On trouvera en fin de volume également un texte éclairant, publié au mois de mars 2013 par les évêques de Belgique intitulé « Peut-on euthanasier le lien social ? ». L’épiscopat belge n’y cache pas ses craintes face à une éventuelle dépénalisation de l’euthanasie. La conférence épiscopale souligne vouloir ainsi honorer tant la démocratie que la dignité humaine. « Nous voulons rappeler le lien de chair et de sang qui, en reliant tous les êtres humains les uns aux autres, les invite à écarter toute violence, voire toute forme de pression, dans leurs rapports mutuels. Nous pensons que notre démocratie est mieux servie lorsqu’elle reconnaît à quel point le lien social est infiniment plus profond que le fragile consentement à l’euthanasie », concluent les évêques de Belgique.

Olivier Bonnewijn est prêtre de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles et membre de la communauté de l’Emmanuel. Vicaire épiscopal à la formation, il enseigne la théologie et la philosophie à la faculté jésuite de Bruxelles (IET). Il a publié plusieurs ouvrages d’éthique et de littérature pour enfants.


Aide-moi, je souffre trop!
L’euthanasie en discussion
Olivier Bonnewijn
Editions Licap, 2013.







Librairies :
CDD Arlon 063 21 86 11
CDD Namur 081 24 08 20 www.librairiescdd.be
 
Siloé Liège 04 223 20 55 www.siloe-liege.be
 
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lundi 3 juin 2013

 
 Nous voilà tous les trois, moi, Pierre et Anne. Un jour, quelque chose est arrivé à Papa et à maman, et nous nous sommes retrouvés seuls.
Depuis ce jour.....

Un très beau livre écrit par Colette Nys-Mazure (illustrations : Estelle Meens) aux Ed. Mijade.


Librairies :
CDD Arlon 063 21 86 11
CDD Namur 081 24 08 20 www.librairiescdd.be
 
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samedi 1 juin 2013

La méduse

Wassily Kandinsky, Plusieurs Cercles (Einige Kreise), Musée Guggenheim New York
La méduse

Tout s’est passé sans ma volonté et pourtant je l’ai vécu. Maintenant, je ne me rends pas compte du temps qui passe et j’ai l’impression d’oublier mais dès que je soulève la couverture poussiéreuse de la vie, voici les souvenirs clairs et nets qui s’attachent à mon corps comme des méduses. C’est cela la mort : une méduse toujours vivante, toujours prête à s’attacher à toi, à nouveau, avec toute son angoisse et sa souffrance.
Et ainsi le temps passe. Inexorable. Depuis que ma mère est partie, je ne sais même pas comment j’ai fait. La seule pensée de son absence me blesse et me fait saigner. Je suis désormais une blessure déguisée de santé parce que depuis le premier moment où je l’ai vue, sans forces, dans ce lit d’hôpital, c’est comme si un pilote automatique s’était allumé en moi. C’est comme cela, il n’y a pas d’autres explications. Chacun de nous a un pilote automatique qui s’allume quand la vie devient
insoutenable, quand les forces nous abandonnent et qu’on ne sait plus par où aller.

Mon pilote automatique m’a poussée jusqu’ici, trois ans après ta mort, et parfois, il prend encore le volant pendant ces jours gris où je n’arrive pas à démarrer, quand la pensée de ton absence est un poids sur ma tête, le vide des mots un silence assourdissant. Et tu me manques profondément, tellement au fond de moi-même que je peux à peine raconter, trouver les mots. C’est à ce moment-là, exactement, avant de m’évanouir, que mon pilote automatique arrive ! Il est si fort ! Il sait
toujours quoi faire !! Il me rappelle ce qui est plus urgent et ce qui l’est moins, c’est lui qui m’a fait étudier à l’hôpital pendant que tu étais dans le coma, c’est lui qui m’a poussé à revenir à Bruxelles après ta mort, à faire 2000 km pour prendre en main ma vie, à chercher un stage, puis un travail, puis un autre. Nouveaux amis, nouveaux collègues, nouvelles aventures. Tout avait un gout nouveau et simple car le pire était déjà passé : je t’avais perdue.


Perdre sa mère est un peu perdre une partie de soi-même. La mère représente ton origine, ton soutien, ton futur. Pour une femme, elle est l’image de ce que tu pourrais devenir : tu peux t’identifier, tu peux t’éloigner, tu peux la refuser. Ce n’est que quand elle n’est plus là que tu te rends compte qu’à partir de ce moment, tu ne pourras compter que sur toi-même pour avancer. Mais la nature a pensé à tout, elle nous a équipés d’un pilote automatique pour les moments difficiles. Il suffit de ne pas tricher, de ne pas faire semblant que tout aille bien mais simplement d’accepter que ce que tu es en train de vivre est bien pire que ce que tu n’aurais pu imaginer. Et le pilote automatique s’allume, il te fait comprendre ce qui est important, il t’oriente, il donne un sens à ta vie - désormais le bien le plus important entre tes mains.

Non, ce n’est pas vrai que je suis plus forte, comme certains le disent. Tout simplement, je me laisse conduire par mon pilote automatique car il sait où aller. Je ne le connaissais pas avant ta mort parce que tu étais à mes cotés, qu’on pouvait parler, que tu pouvais me conseiller. Peut-être maintenant est-ce toi qui allumes mon pilote automatique quand il faut et ainsi je ne me perds pas.

Merci, maman.

Cristina Santomauro

(En écoutant Richard Bona M'Bemba Mama  -  http://www.youtube.com/watch?v=2gFAurGgYH8


Chère amie,

J’ai été frappée par ton témoignage, plein d'images très fortes comme celle de la méduse et du pilote automatique. J'ai connu ça moi aussi. C'est très difficile, comme tu l'as dit à plusieurs reprises, de parler de ce passage de ta vie car les émotions éprouvées étaient indicibles. Les images t'ont aidée à exprimer ce vécu.

Moi, à travers la lecture de ton texte, j’ai vu plein de couleurs et la musique de l'œuvre abstraite de Wassily Kandinsky Plusieurs Cercles.
Les couleurs et les formes expriment nos émotions quand on ne sait pas les dire, elles savent faire vibrer notre âme.  « La couleur est la touche, l’œil, le marteau, l’âme, le piano, l’artiste est la main qui, par le bon choix des touches, met l’âme du spectateur en vibration»[1]. Ainsi parlait Kandinsky dans son livre Du spirituel dans l'art, où il expliquait sa démarche artistique et sa théorie des couleurs.

Alors moi, j'ai vu ton âme profonde, pleine d'énergie, qui, face à la mort d’une mère, se révèle en découvrant une force intérieure, profonde, légère et mystérieuse à laquelle s'abandonner. Les couleurs peuvent peut-être mieux exprimer cette sensation que j'ai perçue.
Dans le tableau de l'artiste russe, on retrouve une grande sphère bleue dominante sur laquelle est superposée une sphère noire, plus petite. Tout autour, comme dans une éclipse de soleil, se déploient des rayons flous blanc et bleu ciel qui semblent influencer et aussi faire bouger l'atmosphère sombre qui remplit le cosmos, c'est à dire l'espace du tableau. Une atmosphère lourde, marron (couleur qui représente la dureté) dotée d’un son intérieur très puissant.

Pour Kandinsky, le bleu a une forte vocation de profondeur et d'intimité. Il rappelle l'idée d'infini, la nostalgie du surnaturel. Cela, c'est l'âme humaine, c'est ton cri adressé à ta maman «  tu me manques [...] tellement au fond de moi-même». Le noir, par contre, est nul, sans possibilité, l'immobilité, comme quelque chose qui s'est éteint, comme le silence du corps après la mort. Là, je perçois ton expérience de la mort (« je t’avais perdue ») face à laquelle tu « peux à peine raconter, trouver les mots » : « le vide des paroles est un silence assourdissant.». Et cette douleur imprègne aussi l'atmosphère qui se transforme en méduse et enveloppe les bulles colorées. Mais tout autour du bleu, il y a des rayons blancs, de l'énergie toujours jeune, pleine de possibilités, les mêmes qui se déploient en toi. C'est peut-être cette énergie qui fait toujours démarrer ton pilote automatique !

Les autres sphères, qui semblent toutes arriver et s'éloigner confusément du cercle bleu-noir-blanc dominant, suivent leur rythme, comme des bulles de savon dans l'air. Elles sont de plusieurs couleurs : plus terrestres, expansives, superficielles et folles (comme le jaune), plus fortes, dynamiques et énergiques (le rouge), plus jeunes, joyeuses, innocentes, corporelles et pures (le rose), plus calmes et pleines, accomplies (le vert), plus immobiles et cachant une espérance secrète (le gris clair),plus distantes (le bleu ciel), plus tristes et malades (le violet) ou plus fortes et en santé (l'orange).

Ceci, c'est la musique de la vie ! C'est ta musique : avoir étudié à l’hôpital, avoir repris ta vie à Bruxelles, avoir fait des nouvelles rencontres... Et tout ça avec un parfum et un goût de simplicité. La même simplicité de ces bulles de savon qui dansent dans l'air, dans ce souffle qui les guide. Alors, voilà, bravo au pilote automatique, « si forte ! ». Un pilote qui a même une musique parce qu’en regardant le tableau et ses cercles, il me semble bien entendre des notes, des instruments, des pauses, un rythme...

Nous sommes bien conscients du noir vécu et des « méduses » de notre vie, mais aussi du fait que nous avons notre musique à suivre, la juste profondeur qui peut nous donner du sens et à partir de là, de nouvelles possibilités de vie peuvent naitre pour notre existence. « Il suffit de ne pas tricher, de ne pas faire semblant que tout aille bien mais simplement d’accepter que ce que tu es en train de vivre est bien pire que ce que tu n’aurais pu imaginer. Et le pilote automatique s’allume, il te fait comprendre ce qui est important, il t’oriente, il donne un sens à ta vie - désormais le bien le plus important entre tes mains

Bien amicalement,
Monica Fasan.




L'ensemble des éléments présents sur les pages de ce blog est conforme aux droits de la propriété intellectuelle. Si, malgré tous nos efforts, certains auteurs ou ayants-droit n'ont pu être identifiés, ces personnes sont invitées à se manifester auprès des services du Vicariat de Bruxelles.
deuiletesperance@gmail.com


[1]    Wassily Kandinsky, Du spirituel dans l'art, et dans la peinture en particulier, éd. Gallimard, coll. « Folio Essais », 1989