LA
JEUNE FILLE ET LA MORT
Photo: Erminio Modesti |
Ce thème trouve son origine dans la mythologie grecque où l’enlèvement de Perséphone
par le dieu des Enfers, symbolise la mort et la renaissance, annonciatrices du
cycle des saisons. Ce rappel du caractère éphémère de la vie a, au cours des
siècles, inspiré bon nombre d’artistes, dans tous les domaines (peinture,
littérature, cinéma,….).
Le
texte de Claudius se présente sous la forme d’un dialogue entre une jeune fille
et la mort qui s’approche :
Jeune Fille Mort
Va-t’en ! Ah ! Va-t’en ! Donne-moi
ta main, belle et tendre créature
Loin de moi, cruel squelette Je
viens en ami, non pour te punir
Je suis encore jeune, laisse-moi Sois courageuse, je
ne suis pas cruel
Chère mort et ne me touche pas. Tu dormiras apaisée
dans mes bras.
Le quatuor de Schubert évoque donc une jeune fille remplie d’espoir et de révolte contre l’inévitable face à une Mort accueillante, douce, apaisante.
Schubert fait très
tôt l’expérience du deuil dans son entourage. Lui-même, jeune adulte, est
frappé par la maladie. Victime d’une infection, il alterne les périodes de
rémission et de souffrances mais sa santé se dégrade inexorablement. Conscient
de la fragilité de l’existence, il puise dans sa douleur pour trouver cette
paix intérieure qui guide son inspiration. De ses compositions, Schubert dira :
« A écouter en hiver, mais dans mes Lieder, le printemps avec toutes ses fleurs
est déjà présent ». Résigné face à cette mort qu’il sent proche (il meurt à 31
ans), le compositeur croit en cette vie éternellement heureuse qui attend tout
être humain.
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