mardi 27 novembre 2012

Rencontre avec Régine du Charlat (3/3)



Tous en chemin

«  Baptisés en Jésus-Christ, c'est en sa mort que nous avons été baptisés, afin que comme Christ est ressuscité des morts… nous menions, nous aussi, une vie nouvelle » (Rm 1-14). Cette première partie du chapitre 6 de l'Epître aux Romains mériterait d'être citée en entier, jusqu'à la dernière phrase : «  Vous n'êtes plus sous la loi mais sous la grâce.  » Ce que le Christ a vécu, il nous est donné de le vivre avec lui. Il n'est pas davantage question ici de partage entre vivants et morts. La ‘vie nouvelle' est offerte à tous, ‘de toutes nations, tribus, peuples et langues', d'hier, aujourd'hui et demain.

Un autre paradoxe se présente alors : la vie nouvelle est déjà pleinement donnée mais, si en Christ elle est entièrement accomplie, en nous elle est encore à accomplir : chemin à suivre jusqu'au bout, semence qui doit mourir pour germer et porter du fruit, vigne qui doit se laisser émonder… Là encore, aucune distinction entre vivants et morts ce qui, rappelons-le ici, ne se comprend pas comme négation de la mort, à laquelle tout humain reste soumis, mais comme promesse d'une vie ‘neuve', cette vie de résurrection dont la foi déjà nous donne l'intelligence.



La communion des vivants et des morts

Au terme de ce bref parcours qui nous aura simplement placés au cœur de l'Evangile, le paradoxe demeure. La mort reste une inéluctable rupture que rien ne compense et qui nous laisse dans la totale ignorance de ce qu'il y aurait ‘de l'autre côté'. La foi, elle, nous établit dans la participation à la mort et à la Résurrection du Christ qui entraîne avec lui toute l'humanité dont il s'est rendu solidaire. Certains d'entre nous ont déjà passé l'épreuve de la mort. D'autres s'acheminent vers elle. Mais tous, dans la foi, nous nous croyons déjà passés de la mort à une vie ‘nouvelle ' : non pas reproduction mais réellement neuve, de la Nouveauté de l'Evangile. Nous le croyons aussi pour ceux qui ne partagent pas notre foi. Nous le croyons pour tous, vivants et morts. Mais, nous le savons aussi, cette vie nouvelle n'a pas encore trouvé sa pleine réalisation : conversion, ajustement, purification la poursuivent. Le ‘Purgatoire' n'est qu'une façon de désigner cette progression vers l'accomplissement en Dieu. En ce sens il est tout autant d'ici et d'au-delà. Vivants et morts, si radicalement séparés dans leur chair, se retrouvent ‘peuple immense' rassemblé dans l'attente des derniers jours, sous le signe de la Résurrection.

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